05/05/2023 Cérémonie commémorative, Comptes rendus

78e anniversaire de la libération

De nombreuses manifestations ont eu lieu du 2 au 5 mai au Mémorial du camp de concentration de Neuengamme en présence de nombreux invités.

Commémoration du bombardement des bateaux de détenus à Neustadt

L'Amicale Internationale KZ Neuengamme et la ville de Neustadt en Holstein ont organisé différentes manifestations le 2 mai 2023 à Neustadt à l'occasion du 78e anniversaire du bombardement des bateaux de prisonniers. Comme le thème de cette année était de savoir comment garder la mémoire vivante pour les générations futures, des entretiens avec des proches et des manifestations sur l'importance des livres pour enfants sur la période de la Seconde Guerre mondiale ont été organisés. Des élèves ont également participé à la commémoration en évoquant le détenu polonais Kazimierz Wajsen, dont ils avaient rencontré la petite-fille dans le cadre d'un projet scolaire.

Discours à Neustadt

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Le Lieu de Mémoire partagée. Des membres des familles présentent des affiches

Le 2 mai, des membres des familles ont pu imprimer des affiches qu'ils avaient créées eux-mêmes en mémoire d'anciens détenus du camp de concentration de Neuengamme sur le Lieu de Mémoire partagée dans le Mémorial du camp de concentration de Neuengamme. Les techniques d'impression sont celles qui ont déjà été utilisées dans résistance contre le nazisme. Depuis 2020, le Lieu de Mémoire partagée est un lieu de mémoire actif, international et grandissant créé par et pour les descendants d'anciens détenus du camp de concentration de Neuengamme. Lors de la présentation qui a suivi dans l'ancienne briqueterie, Riet Schuit (avec Karin van Steeg) a parlé de son père Hendrikus Schipper, mort le 11 novembre 1944 au camp extérieur de Neuengamme à Ladelund. Elle ne l’a jamais connu. En tant qu'enfant illégitime, elle a eu une vie difficile et n'a appris l'histoire de son père qu'à l'âge de 12 ans. Mais sa lutte pour être reconnue en tant que membre de la famille a duré bien plus longtemps. Sur son affiche, elle a écrit :

« Pas ‘parente’. Jamais nommée, nulle part mentionnée. Et puis, 70 ans plus tard, c'est là, noir sur blanc. Une fille est née de la relation de Drikus avec Martha van Galen le 27 mai 1945. J'EXISTE ET J'AI LE DROIT D'ÊTRE ! »

Janina Martynowa et Mykola Titow, des parents d'Ukraine, ont également parlé de leurs proches lors de la manifestation qui a réuni plus de 130 participants. Deux des oncles de Mykola Titow ont été envoyés en Allemagne en 1942 pour le travail forcé, l'un d'eux a été interné au camp de concentration de Neuengamme après une tentative d'évasion. Le grand-père de Janina Martynova était lui aussi détenu au camp de concentration de Neuengamme. Dans leurs discours, les deux descendantes ont souligné à quel point la guerre d'agression actuelle contre l'Ukraine influence également la confrontation avec l'histoire de leur propre famille. Plus de 40 proches de détenus du camp de Neuengamme ont finalement lu les noms des membres de leur famille persécutés. Pour finir, les 31 nouvelles affiches ont été placardées sur place.

Discours sur le Lie de Mémoire partagée

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Commémoration dans les anciennes usines Walther le 3 mai

Environ 290 personnes ont participé à la cérémonie commémorative organisée dans les anciennes usines Walther à l'occasion du 78e anniversaire de la libération des détenus du camp de concentration de Neuengamme et de la fin de la guerre. À cette occasion, cinq survivants se sont rendus à Hambourg : Livia Fraenkel, Dita Kraus, Elisabeth Masur-Kischinowski, Natan Grossmann et Barbara Piotrowska, qui a également prononcé un discours. Elle y a évoqué l'insurrection de Varsovie et des souvenirs qu’elle garde de son père, mort au camp de concentration de Neuengamme. Balbina Rebollar, la présidente de l'Amicale espagnole de Neuengamme, a mis l'accent sur le groupe de détenus espagnols longtemps oublié. Plusieurs centaines d'entre eux ont été détenus au camp de Neuengamme. En outre, le maire de Hambourg Peter Tschentscher, la ministre d'État pour la culture et les médias Claudia Roth et le directeur de la fondation Oliver von Wrochem ont salué les 290 personnes présentes.

Le dépôt de gerbes a ensuite eu lieu à l'ancien bunker de détention du camp de concentration de Neuengamme. Ici, le sénateur de la culture et des médias Carsten Brosda a représenté la ville de Hambourg. De nombreuses autres associations de détenus et leurs familles, des représentations régionales, des associations et groupes de la société civile ont participé à la commémoration en déposant une gerbe. Comme l'année dernière, les représentations consulaires de Russie et de Biélorussie n'ont pas été invitées à la commémoration en raison de la guerre en cours. Des couronnes ont également été déposées pour les victimes des camps de concentration de ces pays.

Discours de la cérémonie commémorative du 3 mai

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Entretiens avec des témoins

De nombreuses classes étaient présentes au mémorial le matin du 4 mai pour assister aux entretiens avec les survivant(e)s Dita Kraus, Barbara Piotrowska et Nathan Grossmann. Ils ont partagé leurs souvenirs de l'époque nazie et de leur persécution. Dita (Edith) Kraus, née en 1929, vit aujourd'hui à Netanja en Israël. Persécutée en tant que juive, elle a été envoyée dans le ghetto de Theresienstadt, transférée au camp de concentration d'Auschwitz, puis déportée dans trois camps extérieurs du camp de concentration de Neuengamme et au camp de concentration de Bergen-Belsen. Barbara Piotrowska a vécu l'insurrection de Varsovie avec sa famille lorsqu'elle était enfant. Tous ont été arrêtés, son père a été déporté au camp de concentration de Neuengamme, où il a été assassiné. Elle-même a été envoyée avec sa mère au camp de concentration de Ravensbrück. Elle vit aujourd'hui à Varsovie. Natan Grossmann est né en Pologne et a été persécuté en tant que juif. Avec sa famille, il a été envoyé dans le ghetto de Litzmannstadt, puis au camp de concentration d'Auschwitz et au camp extérieur de Neuengamme à Braunschweig-Vechelde. Ses parents et son frère ont été assassinés à Lodz et à Chelmo. Il a survécu et vit aujourd'hui à Munich.

Le soir, un entretien intitulé « Fighting Against Oblivion. Two Holocaust Survivors Remember and Look Ahead » a eu lieu avec les rescapées Livia Fraenkel et Elisabeth Masur-Kischinowski à la Freie Akademie der Künste de Hambourg. Devant 270 personnes, elles ont parlé de leur survie dans les camps et de leur vie après la libération. Livia Fraenkel a été persécutée en tant que juive et déportée à Auschwitz. Plus tard, elle a dû effectuer des travaux forcés dans trois camps extérieurs du camp de concentration de Neuengamme. Elisabeth Masur-Kischinowski, née en Tchécoslovaquie, a, elle aussi, été envoyée au camp de concentration d'Auschwitz, avant d'être déportée dans trois camps extérieurs du camp de concentration de Neuengamme. Les deux femmes se sont rencontrées en 1946 à Stockholm, où elles vivent encore aujourd'hui.

Des jeunes gens du nord de l'Allemagne ont préparé et conçu en plusieurs journées un café-rencontre avec des rescapés. Le 5 mai, une quarantaine de personnes se sont rendues au mémorial pour écouter, en petits groupes, les conversations entre les jeunes et les rescapés.

Nouveau mémorial dans le bosquet commémoratif

Le 4 mai a eu lieu l'inauguration du monument pour les résistants espagnols et les membres des brigades internationales en présence de familles de déportés du camp de concentration de Neuengamme. L’œuvre du sculpteur et descendant Serge Castillo est dédié « à toutes les victimes de la guerre civile espagnole, aux 'Espagnols rouges' et aux membres des Brigades internationales qui ont héroïquement subi la barbarie nazie au camp de concentration de Neuengamme » et complète le bosquet commémoratif du mémorial. Outre l'Amicale espagnole de Neuengamme, des représentants du gouvernement espagnol et la ministre d'État de la Principauté des Asturies étaient également présents.

Discours d'inauguration

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Reportages télévisés :

Sat1 : Commémoration du 78e anniversaire de la fin de la guerre

RTL : Reportage sur la commémoration à Neustadt et Hambourg (à partir de min 2:50)

NDR : Anniversaire de la libération (à partir de min. 9:30)