07/09/2025 Nouvelles
Le onzième volume des « Neuengammer Kolloquien » s'intitule « Politique de répression et pratique de déportation dans la France occupée de 1940 à 1944. Acteurs, images de l'ennemi, groupes persécutés ». Dans sa thèse de doctorat, Christine Eckel se consacre à un élément central de la politique d'occupation allemande.
En France, les mesures de déportation visaient entre 1941 et 1944 d'une part la population juive, mais elles ont également touché plus de 76 000 hommes et femmes non juifs. Ce deuxième groupe, qui est peu présent dans la recherche allemande, est au centre de cet ouvrage.
En cinq chapitres, l'auteure se consacre à l'évolution de la politique de répression et des pratiques de déportation en France. Dans le contexte de la recherche allemande et française, elle se concentre en particulier sur deux questions : quelle était la relation entre les autorités d'occupation allemandes et le régime collaborateur de Vichy dans la planification et la mise en œuvre des mesures ? Quel a été l'impact de l'expansion du système concentrationnaire, avec ses besoins croissants en main-d'œuvre, sur les structures d'occupation et les mesures de persécution telles que les déportations ?
À partir d'exemples choisis, situés notamment en Auvergne, en Bretagne, à Marseille et à Paris, elle analyse les processus de négociation et les conflits entre les groupes d'acteurs allemands et français impliqués dans la répression. Une attention particulière est accordée aux motifs d’arrestations et à la diversité des groupes concernés. Ils comprenaient, entre autres, l'arrestation ciblée de résistants, l'arrestation de personnes très diverses dans le cadre de vastes rafles, par exemple à titre de « mesure de représailles » après des attentats, ainsi que, dans la dernière phase de la guerre, l’envoi systématique de détenus de prisons allemandes et françaises vers les camps.
L'accent est mis sur la déportation vers le camp de concentration de Neuengamme, qui était une principale destination des convois de personnes non juives depuis la France. Alors que, pendant les premières années du camp, seuls de petits groupes ou des individus isolés y ont été transférés de France, la majorité des plus de 11 500 prisonniers français sont arrivés au camp en 1944, lors de cinq transports massifs. Des exemples biographiques illustrent l'étendue des pratiques de déportation. Un index des personnes complète le volume.
Depuis 2010, la série « Neuengammer Kolloquien » présente les recherches actuelles liées au camp de concentration de Neuengamme, à son histoire d’après-guerre et aux questions pédagogique et commémoratives. La série est publiée par Metropol Verlag.
La publication est disponible en librairie et dans notre boutique.