06/06/2019 Message des archives

"Envoie un petite lueur d'espoir"

Marie-Claude Henneresse, née Stoll, docteur en études politiques d’Alsace, est venue au Mémorial de Neuengamme avec des sentiments mitigés. Son père Martin Stoll, professeur d’allemand et officier de réserve de l’Armée française, fut déporté au camp de concentration de Neuengamme.

En 1944, les occupants allemands l’avaient appelé lui et 41 camarades aux services dans les Waffen-SS. Le groupe refusa en bloc et formula une résolution de protestation signée par tous et envoyée à Adolf Hitler. Les réfractaires furent arrêtés, jugés dans une procédure secrète et déporté comme détenus « Nuit et brouillard » (NN) dans des camps de concentration. Le 2 août 1944, Martin Stoll arriva au camp de concentration de Neuengamme pour être transféré plus tard dans les kommandos de Wittenberge et Hanovre-Ahlem. Durant l’évacuation des camps de concentration, il marchait à partir du 4 avril 1945 dans une colonne de détenus en direction de Bergen Belsen. Le troisième jour, il put se détacher de la colonne. Un communiste allemand et des prisonniers de guerre français l’ont aidé à se cacher jusqu’à l’arrivée des troupes britanniques.

Le 2 mai 1945, Martin Stoll était de retour dans son foyer à Colmar. 1950, le Ministère des Anciens  Combattants et Victimes de guerre lui remit la montre qui lui avait été enlevé au début de sa détention en camp de concentration. Cette montre a été remise maintenant par Madame Henneresse au Mémorial du camp de Neuengamme. Parmi les autres objets remis se trouvent également des certificats de la persécution de Martin Stoll qui étaient nécessaires pour être reconnu comme déporté politique et être admis dans la légion d’honneur. Son destin n’a pas compromis l’amour que Martin Stoll éprouva pour la langue et culture allemande. Pendant sa déportation, il trouva un soutien moral en écrivant des épigrammes et des poèmes sur des phénomènes naturels et des sujets spirituels. Après la libération, il nota ses œuvres littéraires dans un cahier qui fait, en sa mémoire, maintenant également parti de la collection du Mémorial.