22/02/2024 Comptes rendus
Le 20 février 2024 au Luisen-Gymnasium Bergedorf, Jean-Michel Gaussot, fils du déporté du camp de concentration Jean Gaussot, a présenté son livre « Ode au grand absent », dont la traduction allemande a été publié en 2023. Il a lu des passages importants du livre et s'est ensuite entretenu avec les lycéens et lycéennes sur l'histoire de son père et de sa famille.
Des recherches approfondies sur son histoire familiale
Le père de Jean-Michel Gaussot a été arrêté en 1944 pour activités de résistance en France occupée. Il a d'abord été déporté au camp de concentration de Neuengamme. De là, il a été envoyé au camp extérieur de Fallersleben-Laagberg à Wolfsburg et plus tard au mouroir de Wöbbelin. Dans son livre « Ode au grand absent qui ne m'a jamais quitté », Jean-Michel Gaussot reconstitue, à l'aide de lettres, d'inscriptions dans les agendas de sa mère, de récits et de recherches dans les archives, non seulement l'histoire de son père, mais aussi celle de sa mère Hélène Gaussot, restée dans le Paris occupé, à un stade avancé de grossesse et avec une enfant en bas âge. Elle trouva néanmoins la force de rechercher son mari disparu et de lui envoyer régulièrement des lettres et des paquets, même si ceux-ci n'arrivaient que rarement, alors qu'il était soumis aux conditions épouvantables des différents camps de concentration. Jean Gaussot est décédé peu avant la libération au camp de Wöbbelin.
Un engagement pour la mémoire
Jean-Michel Gaussot, né pendant la déportation de son père, s'engage depuis longtemps pour une commémoration digne de l'histoire du camp de Neuengamme et garde ainsi vivant le souvenir du destin de son père. Ceci explique pourquoi il est important pour lui de raconter aux jeunes l'histoire de sa famille. À la fin de l'entretien, il a adressé aux lycéens et lycéennes du Luisen-Gymnasium un message : se regrouper et s'engager ensemble contre la haine et pour l'humanité.
L'histoire de son père est devenue particulièrement palpable lorsque Jean-Michel Gaussot a fait circuler la petite plaque d'identité portant le matricule de détenu de son père, le seul objet datant de l'époque concentrationnaire de son père que Jean-Michel Gaussot peut encore tenir dans ses mains aujourd'hui.
C'est justement cette plaque qui a particulièrement intéressé les lycéens et lycéennes qui voulaient surtout savoir comment et de qui il l'avait reçue. Ils ont également demandé si sa sœur avait encore des souvenirs personnels de son père et ce qu’il avait ressenti lorsqu'il s'était rendu pour la première fois au mémorial du camp de concentration de Neuengamme.
Nous remercions chaleureusement Jean-Michel Gaussot d’avoir partagé en public son histoire familiale.