01/11/2017 Message des archives

Les notes remarquables d’un détenu-otage ont été remises au Mémorial

Roland Roumilhac aurait eu 108 ans le 27 octobre 2017. Son fils Jean-Claude Roumilhac, son épouse et ses trois enfants ont saisi cette occasion et ce jour particulier pour visiter, pour la première fois, le Mémorial du camp de concentration de Neuengamme.

Ils avaient avec eux d’étonnants documents. Roland Roumilhac faisait partie d’un groupe de détenus français déportés en juillet 1944 comme otages au camp de concentration de Neuengamme. Nombre de ces déportés spéciaux étaient des personnes ayant un statut social élevé parmi lesquelles il y avait d’anciens ministres, des sénateurs, des préfets et des maires. Roland Roumilhac lui était un simple artisan né dans la commune de Marennes en Charente-Maritime et travaillant à Paris. Pourquoi était-il considéré comme un détenu-otage ? Pour la famille, cela reste un mystère.

Le groupe était confiné dans une partie spéciale du camp. Puisque ces déportés spéciaux ne devaient pas travailler, beaucoup profitaient de leur temps pour s’instruire mutuellement, certains ont pris des notes en secret. Roland Roumilhac semble y être également parvenu. La famille possède un agenda et un autre petit cahier avec ses notes de la déportation. Certaines mentions proviennent sans doute du camp de concentration de Neuengamme. Des recherches vont suivre. La famille a remis aux archives du Mémorial deux CD contenant des scans de documents de Roland Roumilhac.

Dans l’album de famille qui a pu être consulté lors de sa visite se trouve encore un grand nombre d’autres documents importants, entre autre un message datant du transport vers le Reich que Roland Roumilhac avait jeté du train. La personne qui l’avait trouvé l’avait envoyé à la fiancée de Roland Roumilhac avec une lettre anonyme signée « un vrai Français ».

Roland Roumilhac survécut la déportation et rentra le 19 mai 1945 en France. A son retour, il avait 36 ans et ne pesait plus que 35 kilos. Il est décédé en mars 1981.